La World Vapers’ Alliance critique la proposition gouvernementale britannique d’interdire les puffs, craignant ses effets néfastes sur la santé publique. Le directeur de la WVA, Michael Landl, souligne que cette interdiction risque de pousser les utilisateurs actuels vers des habitudes plus nocives. Une étude récente suggère même que cette mesure pourrait ralentir la baisse du tabagisme au Royaume-Uni. La WVA exhorte le gouvernement à revoir sa position et à privilégier une approche fondée sur des preuves pour mieux comprendre les motivations derrière le vapotage.
Qu’est-ce qu’une puff ?
La « puff » est une forme de cigarette électronique jetable qui comprend une résistance, une batterie et un e-liquide. Elle se distingue par sa facilité d’utilisation. Dès la première inhalation, elle s’active et libère des arômes sucrés ou fruités comme la fraise, la mangue ou le chocolat. Avec une capacité variant de 600 à 2 000 bouffées, elle est disponible avec différents taux de nicotine (de 0 % à 5 %). Son prix oscille entre 6 et 12 euros et elle est vendue dans les bureaux de tabac, les magasins de cigarettes électroniques et en ligne.
Pourquoi sont-elles autant décriées ?
Si les puffs sont autant décriées, c’est bien parce qu’elles sont de plus en plus populaires auprès des adolescents. Elles constituent également un problème d’ordre environnemental.
Promotion du tabagisme
La promotion du tabagisme par les Puffs découle de leurs saveurs attractives et de leur marketing accrocheur. Cette stratégie commerciale pousse particulièrement les adolescents à adopter des habitudes de vapotage. Ces derniers se disent prêts à dépenser 8 à 10 euros pour se les procurer. Une enquête menée par l’Alliance contre le tabac en 2022 a d’ailleurs montré qu’un ado sur 10 entre 13 et 16 ans a déjà essayé une puff. Cette dernière est pourtant interdite à la vente aux mineurs.
La puff peut servir au sevrage nicotinique, mais en l’absence d’un tel objectif (notamment chez l’adolescent) et face à l’incapacité de réduire son taux de nicotine, beaucoup redoutent qu’elle ne serve de passerelle vers le tabagisme.
Potentiel d’addiction élevé en raison de la présence de nicotine
La Puff qui apparaissait comme un simple gadget au départ renferme un risque considérable en raison de la nicotine en quantité excessive qui peut s’y trouver. Ce produit, arrivé sur le marché français en 2021 peut être aisément acheté à bas prix en ligne. Certains modèles contiennent des concentrations de nicotine bien au-delà des limites permises, pouvant atteindre jusqu’à 20 mg/ml. Cette substance addictive représente un danger majeur pour les adolescents dont le cerveau en développement est particulièrement vulnérable.
Le contrôle insuffisant à l’achat
Le contrôle insuffisant à l’achat des puffs rend l’acquisition de ces produits par les mineurs très faciles, ce qui accentue leur accessibilité et leur utilisation par les jeunes. Bien que des lois strictes soient en place pour restreindre la vente de produits du tabac aux mineurs, leur application laisse souvent à désirer. La disponibilité en ligne (sites web et réseaux sociaux) n’arrange pas les choses. Par exemple, une étude récente (2022) du Comité national contre le tabagisme a révélé que près des deux tiers des buralistes français continuent de vendre du tabac aux jeunes. Cette situation illustre clairement les lacunes du système de contrôle actuel
Impact environnemental néfaste
L’impact environnemental néfaste des puffs résulte de leur composition principalement constituée de plastique et de batteries au lithium. Cette composition pose une menace sérieuse pour l’environnement lorsqu’ils sont éliminés de manière inappropriée. Le plastique utilisé dans leur fabrication contribue à la pollution plastique qui affecte les écosystèmes terrestres et marins. Les batteries au lithium représentent un risque de pollution chimique en raison de leur potentiel de fuite de substances toxiques dans le sol et les cours d’eau. Alors que les puffs devraient faire objet d’une collecte spéciale, les adolescents n’hésitent pas à juste les mettre à la poubelle. Il faudra donc réfléchir à des solutions de retraitement afin de minimiser l’impact environnemental de ces produits.
Quels pays ont déjà opté pour cette interdiction ?
L’interdiction des Puffs est devenue une tendance internationale. Les pays comme l’Allemagne, la Belgique et l’Irlande ont déjà interdit les Puffs sur leur territoire. La France ne reste pas non plus en retrait. En effet, une proposition de loi, déposée en novembre 2022 par la députée écologiste Francesca Pasquini et ses collègues, a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 4 décembre 2023. Cette proposition vise à interdire la fabrication, la distribution et la vente des Puffs, considérées comme une menace pour la santé publique, notamment chez les jeunes. Le 7 février 2024, le Sénat a voté à l’unanimité en faveur de cette interdiction. Une fois la loi promulguée, elle devra être notifiée à la Commission européenne, conformément à la directive européenne du 3 avril 2014 sur le tabac. Cette étape sera suivie d’une période d’examen de six mois par la Commission. L’interdiction pourrait donc être effective bientôt.
En parallèle à cette interdiction, le ministère de la Santé a lancé un programme de lutte contre le tabagisme pour la période 2023-2027. Ce programme ambitieux comprend plusieurs mesures dont l’interdiction des Puffs.