Fabriquées en grande quantité et sans possibilité de recyclage, les cigarettes électroniques remettent en question la responsabilité de leurs producteurs. Bien qu’elles soient considérées comme une alternative moins nocive que le tabac, elles ne sont pas sans conséquence pour la planète. Dans quelle mesure est-il donc possible d’agir pour limiter leur impact sur l’environnement ? Est-ce que vapoter est plus écologique que fumer ? Éléments de réponses dans cette revue.
Les puffs jetables, un désastre environnemental
Les puffs jetables sont des cigarettes électroniques à usage unique, composées d’une batterie, d’un réservoir de liquide et d’une résistance. Ils sont vendus comme des produits pratiques, faciles à utiliser et à transporter. Toutefois, ils sont aussi très polluants, car ils ne sont pas recyclables et finissent souvent dans la nature après utilisation.
Pour Scott Butler, chef de direction de Material Focus, les puffs jetables représentent un désastre environnemental à cause de leurs substances toxiques. En 2017, une étude scientifique révélait que ces e-cigs produisaient plus de 450 000 tonnes de déchets par an dans le monde. Une fois jetés dans la nature, ils sont difficilement recyclables et peuvent contaminer les sols, les eaux et les animaux.
D’autre part, il faut aussi préciser que les dispositifs de vapotage à usage unique jetés en décharge présentent également un risque d’incendie. Plus de 700 feux sont déclenchés chaque année par la mauvaise élimination de ces appareils électriques, d’après Material Focus.
La pollution d’une batterie au lithium
Les puffs jetables ne sont pas les seuls à poser un problème. Les cigarettes électroniques rechargeables, qui sont composées d’un accumulateur, d’un clearomiseur et d’un chargeur, ont aussi un impact sur l’environnement. La batterie de ces e-cigs est l’élément le plus polluant, car elle contient du lithium, un métal rare dont l’extraction est très énergivore. Selon l’Agence internationale de l’énergie, il pourrait même y avoir une pénurie de cette matière première dans les deux prochaines années.
Par ailleurs, la pollution de ces dispositifs de stockage d’énergie s’étend bien au-delà de sa composition chimique. Outre le risque lié à l’extraction du lithium, la production et l’élimination des batteries ont un impact carbone non négligeable. De plus, leur gestion inadéquate en fin de vie peut entraîner des émissions de gaz à effet de serre et d’autres dommages environnementaux.
Les batteries au lithium des e-cigs sont donc des déchets supplémentaires qui viennent s’ajouter aux milliards de mégots jetés chaque année dans le monde. C’est pourquoi il est impératif d’explorer d’autres approches plus durables pour la fabrication, l’utilisation et le recyclage de ces accumulateurs.
Que faire des déchets de cigarettes électroniques ?
Les déchets de cigarettes électroniques ne se limitent pas aux batteries. Les clearomiseurs, les cartouches et les câbles doivent être aussi jetés correctement pour éviter la pollution de l’environnement. Le problème est qu’assez de jeunes qui vapotent ignorent les conséquences des déchets plastiques et toxiques que contiennent ces dispositifs. Il faudra donc mener quelques campagnes de sensibilisation pour les inciter à adopter des gestes écoresponsables, après l’utilisation de leurs e-cigs. De ce fait, voici quelques solutions simples et efficaces pour se débarrasser des déchets de cigarettes électroniques :
- les résistances doivent impérativement être déposées en déchetterie ou collectées dans le cadre d’un programme de recyclage.
- la batterie intégrée est à déposer dans le bac destiné aux appareils électriques et électroniques.
- les flacons d’e-liquides (avec ou sans nicotine) doivent être jetés dans un bac de produit recyclable ou poubelle des déchets ménagers.
- les clearomiseurs rejoignent naturellement le bac à verre.
Enfin, les emballages des produits de la vape doivent être triés et déposés dans les poubelles correspondantes, selon leur nature (plastique, carton, verre).
Le désastre environnemental des cigarettes classiques
Si la e-cig n’est pas un produit écologique, elle reste toutefois moins polluante que la cigarette classique, qui est un véritable fléau pour la planète. Selon le nouveau rapport des Nations Unies, publié le mardi 31 mai, le tabac constitue une menace bien documentée pour la santé des fumeurs. Il est également à l’origine de la déforestation, la dégradation des sols, la pollution de l’eau et de l’air.
Les mégots de cigarettes sont les déchets les plus jetés dans le monde, avec environ 4 500 milliards d’unités par an. Ils contiennent des substances chimiques, comme le goudron, le plomb et l’arsenic qui se libèrent dans l’environnement et peuvent affecter la santé. Un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau, indique l’étude de l’ONU. En plus, il n’est pas biodégradable et met entre 12 et 15 ans à se décomposer.
Ces résultats prouvent donc que les cigarettes classiques ne sont pas des produits anodins pour la planète. Elles génèrent des tonnes de déchets, qui contiennent des substances polluantes et dangereuses pour la nature. Elles utilisent aussi des ressources rares et émettent des gaz à effet de serre. Face à cette situation, il est alors important de réduire leur production et de chercher d’autres approches plus responsables et écologiques.
En conclusion, l’impact d’une batterie de cigarette électronique sur l’environnement ne doit pas être sous-estimé. Les puffs jetables, la pollution des batteries au lithium et la gestion des déchets sont autant de problèmes qui nécessitent une attention particulière. Cependant, il est également important de reconnaître que les cigarettes classiques ont un impact environnemental tout aussi important, voire plus. C’est la raison pour laquelle il faudra éduquer les consommateurs sur les risques et les responsabilités liés à l’usage de ce produit.